4 / 05 / 2022

Les solutions naturelles pour venir à bout des cystites récidivantes

Brûlures en urinant, sensation de poids dans le bas du ventre ou douleurs, besoins pressants et fréquents d’uriner pour ne faire que quelques gouttes… Mes lectrices reconnaîtront certainement ces symptômes pour les avoir subis au moins une fois dans leur vie : oui, c’est la cystite1. Très fréquente et presque exclusivement féminine – pour des raisons anatomiques, mais pas que – et par trop souvent récidivante, cette infection urinaire est « classiquement » traitée par les antibiotiques. Une prise en charge certes efficace, mais au prix de la destruction de notre bonne flore dans le même sillage que la « mauvaise », et d’une augmentation de l’antibiorésistance. Différentes approches non antibiotiques sont ainsi aujourd’hui explorées et des solutions naturelles existent pour prendre en charge les cystites et éviter leur récidive : je vous propose de les découvrir ensemble.

Quelques généralités avant d’entrer dans le détail

Les infections urinaires touchent 150 millions de personnes chaque année et elles sont beaucoup plus fréquentes chez les femmes, concernant plus de 50% d’entre elles, dans certains cas de manière récurrente.

La cystite aiguë, notre sujet d’aujourd’hui, est une infection urinaire presque exclusivement féminine.

Quatre types d’entérobactéries peuvent être responsables de ces infections : Escherichia coli ou colibacille, Proteus (mirabilis), (Staphylococcus saprophyticus) et Klebsiella. E. Coli ressort grande gagnante, en étant responsable de 80-90% des infections.

Ainsi, cette infection urinaire survient quand la bactérie E. coli, présente naturellement dans le tube digestif (colon, rectum) pénètre dans l’urètre, puis remonte dans la vessie, et commence à se multiplier. Ces souches d’E. coli sont dites uropathogènes (UPEC).

L’émergence de souches résistantes, favorisée par l’utilisation généralisée des antibiotiques, contribue largement aux récidives de ces infections et c’est pourquoi d’autres approches font l’objet de recherches actives. L’une des plus prometteuses réside dans l’utilisation de probiotiques Lactobacillus spp., capables de prévenir les infections urinaires chez les femmes. Nous verrons cela ensuite, ainsi que les autres solutions naturelles qui viendront optimiser la prise en charge de la cystite et mettre ainsi fin à l’éternel retour.


Définition et repères

Trois types d’infections urinaires sont distinguées selon la localisation de l’infection2 : la cystite est une inflammation au niveau de la vessie. Elle est, de loin, l’infection urinaire la plus répandue, impliquant donc (dans 80-90%) E. coli.

On parle d’urétrite infectieuse quand l’infection touche uniquement l’urètre, c’est-à-dire le canal qui conduit l’urine de la vessie vers l’extérieur de l’organisme. Elle est souvent causée par une infection sexuellement transmissible (IST), impliquant différents agents infectieux dont les plus communs sont la chlamydia et le gonocoque. Chez l’homme, l’urétrite infectieuse peut s’accompagner d’une prostatite, c’est-à-dire une infection de la prostate.

Enfin la pyélonéphrite aiguë est une forme plus grave. Cette infection bactérienne touche les reins. En général, elle est localisée à un seul rein et à l’uretère (le canal qui conduit l’urine du rein vers la vessie) correspondant3. La raison pour laquelle elle est également qualifiée d’infection urinaire haute. La pyélonéphrite aiguë fait souvent suite à une cystite aiguë (non traitée ou mal traitée) et doit être traitée sans délai en raison des complications rénales sévères potentielles.

Plus dune femme sur deux présente au cours de son existence un ou plusieurs épisodes de cystite aiguë4 et deux pics de fréquence sont observés : au début de l’activité sexuelle et après la ménopause.

Les symptômes de la cystite associent des brûlures ou douleurs en urinant, une sensation de poids dans le bas du ventre ou des douleurs du bas ventre, des besoins pressants (avec l’impression de ne pas pouvoir se retenir) et souvent d’uriner sans pouvoir évacuer beaucoup d’urine (ce que l’on appelle la pollakurie), une urine trouble, à l’odeur inhabituelle, malodorante, et contenant éventuellement des traces de sang.

En cas de présence de fièvre, ce n’est pas la cystite. Des frissons, une température corporelle supérieure à 38°5 avec douleur lombaire d’un seul côté sont le signe d’une atteinte infectieuse rénale (la pyélonéphrite).

Le diagnostic de cystite infectieuse à E. coli est confirmé par sa présence dans l’urine.


Une question d’anatomie

Le fait que les femmes soient beaucoup plus touchées et cette fréquence importante s’explique notamment d’un point de vue anatomique.

Les femmes ont un urètre très court : 3,5 cm, contre 15 cm chez les hommes (qui est aussi le conduit par lequel est évacué le sperme). Cette faible longueur facilite l’introduction anormale de micro-organismes dans la vessie par l’urètre (de l’extérieur vers l’intérieur).

De même, la proximité entre l’anus et l’orifice externe de l’urètre (le méat urinaire, par lequel l’urine est rejetée lors de la miction) facilite grandement l’accès de l’urètre aux bactéries intestinales provenant du rectum comme E. coli.

D’où l’importance, vous le voyez, et pour conseils de base, d’avoir une bonne hygiène intime, de changer régulièrement ses sous-vêtements ou encore d’éviter de porter des sous-vêtements trop serrés, trop courts ou synthétiques.

Il est également conseillé de s’essuyer, après avoir uriné, de haut en bas.

Une autre mesure fondamentale est de boire suffisamment de liquides (eau, thé… Du thé vert de préférence, nous le verrons en détail ensuite) quotidiennement, soit 1,5 litre à 2 litres par jour, et d’uriner dès que le besoin se fait sentir en prenant de bien soin de vidanger sa vessie. Toute urine stagnante trop longtemps - provoquée notamment par le fait de trop se retenir -, ou résiduelle étant propice au développement des bactéries.

Toutes les conditions gênant la vidange de la vessie (comme une maladie de la prostate par exemple) favorisent les infections urinaires, ce pourquoi les hommes âgés, contrairement aux hommes jeunes, peuvent aussi être sujets à ces infections.

Outre des malformations de l’appareil urinaire, certaines maladies neurologiques, comme la sclérose en plaques, empêchent la bonne vidange de la vessie.

D’autres conditions peuvent favoriser la survenue d’une infection urinaire comme un sondage urinaire (surtout s’il est effectué à l’hôpital où les pathogènes résistants font légion) ou une endoscopie vésicale, les calculs rénaux, certains médicaments tels que les anticholinergiques, les opiacés ou encore les neuroleptiques, ou encore la présence de sucre dans l’urine chez la personne diabétique. Ainsi, les candidoses sont également un facteur favorisant.

C’est donc un fait et je vais encore me répéter : il est incontournable de maintenir un intestin en eubiose. Le moindre déséquilibre entraîne des conséquences en cascade, perturbant les autres nombreux écosystèmes qui nous constituent.

Chez la femme (premier facteur de risque), on retrouve parmi les autres causes et facteurs possibles d’infection urinaire : les rapports sexuels, surtout avec l’utilisation de spermicides, le prolapsus génital et urinaire5 qui ne permet pas de vider complètement la vessie et prédispose à l’infection urinaire, l’incontinence urinaire, le déficit en œstrogènes après la ménopause, ou encore la grossesse, au cours de laquelle la compression de la vessie par l’utérus favorise la stase urinaire6 et la mauvaise évacuation de la vessie.


L’urine et sa flore

Le système urinaire a de nombreux moyens de défense contre les infections, dont le flux urinaire qui permet d’expulser les bactéries et rend plus difficile leur ascension vers la vessie et les reins ou encore l’acidité de l’urine, dont le pH est inférieur à 5,5. Et sachez également que comme la peau, la bouche, les poumons, le vagin, etc., la vessie a également son propre microbiote, ainsi que, comme on le sait depuis peu, l’urine !


Le microbiote urinaire

L’urine a été longtemps considérée comme « stérile » (d’aucuns le pensent toujours d’ailleurs), c’est-à-dire exempt de micro-organismes. Elle en est bien dotée, comme l’ont mis en évidence au cours des années 2010 plusieurs équipes de microbiologistes, et c’est principalement dans l’urine des femmes que ces bactéries ont été détectées, preuves que celles-ci sont présentes dans la vessie7. Ceci a donné naissance au terme de « microbiome urinaire » (dont les chercheurs Linda Brubaker et Alan Wolfe sont à l’origine), désignant la flore microbienne présente à l’intérieur de la vessie et l’ensemble des génomes bactériens lui correspondant.

Le microbiote urinaire est constitué de bactéries clairement différentes de celles qui sont responsables d’infections urinaires (cystites à Escherichia coli), contre lesquelles, d’ailleurs, il pourrait jouer un rôle protecteur quand elles se développent en trop grand nombre dans la vessie, ce à l’image de ce qui est observé au niveau du vagin où certains bacilles ont effectivement un rôle de protection en inhibant la croissance ou l’adhésion de germes pathogènes8.

Sa dysbiose, au contraire, expliquerait certains des symptômes du bas appareil urinaire comme la pollakurie et l’incontinence, la miction par poussée ou encore la sensation de vidange vésicale incomplète. En ce qui concerne l’incontinence urinaire, par exemple, des études pointent certaines espèces bactériennes plus fréquemment présentes chez les femmes en souffrant.

De même chez les femmes souffrant d’urgence mictionnelle9, signe d’une hyperactivité de la vessie, où certaines populations de bactéries apparaissent être plus fréquentes.


Une toxine qui endommage notre ADN

Outre « coloniser » et se multiplier après avoir adhéré aux parois de notre vessie,

ces pathogènes sont aussi capables d’endommager notre ADN comme l’ont montré des chercheurs récemment. Dans certaines conditions, en effet, les E. coli présentes dans le tractus urinaire peuvent produire une toxine, la colibactine, qui casse l’ADN des cellules et peut induire le cancer colorectal.

Il a été montré, chez la souris, que la colibactine produite lors d’une infection urinaire pouvait avoir un effet génotoxique sur les cellules de la muqueuse de la vessie. Les dommages causés à l’ADN ne se réparant pas complètement, des mutations génétiques peuvent survenir, dont on ne connaît pas aujourd’hui l’impact, mais dont il est probable qu’elles soient associées à un risque accru de cancer de la vessie, concluent les chercheurs. Or, cette toxine a été identifiée pour la première fois dans le contexte d’une infection urinaire chez l’homme, en l’occurrence dans un quart des urines collectées chez des femmes atteintes d’infection urinaire.

Les mêmes chercheurs suggèrent ainsi de rechercher systématiquement des marqueurs de la colibactine dans les urines des femmes souffrant d’infections urinaires à répétition.

Dans ce cadre et sur la base fondamentale et incontournable des liens entre infections urinaires et microbiote intestinal (qui représente le réservoir principal des bactéries E. coli mises en cause dans ces infections urinaires), ces chercheurs travaillent sur plusieurs projets de recherche autour des probiotiques et du réservoir intestinal pour limiter les populations nocives d’E. coli et favoriser l’émergence de bonnes bactéries.

Ce qui nous mène directement aux bonnes nouvelles, après avoir dressé ce tableau un peu sombre : des solutions naturelles existent pour venir à bout de ces infections, éviter leur répétition.


L’approche probiotique

Elle est particulièrement bien étudiée à travers Lactobacillus spp. notamment pour prévenir les cystites récidivantes. Lactobacillus rhamnosus GR1 et Lactobacillus reuteri RC14 sont les souches les plus couramment étudiées et ont prouvé une réelle efficacité dans cette indication.

Il existe d’autres solutions naturelles, telles que proposées par exemple par le Dr Pierre Maldiney10 dont je me fais le relais ici, pour optimiser la prise en charge des cystites récidivantes à travers différents mécanismes d’action, agissant parfois en synergie. Il s’agit de jouer sur l’effet diurétique, car il est important d’uriner suffisamment pour évacuer d’éventuelles bactéries, sur l’effet de rinçage d’E. coli, sur l’altération du système d’action de la bactérie pathogène et enfin la prévention contre l’E. coli dans les intestins et la vessie.


L’extrait de thé vert Camellia sinensis

Les bienfaits du thé vert sont liés aux catéchines qu’ils renferment dont les principales sont l’EGCG (épigallocatéchine gallate) et l’ECG (épicatéchine gallate).

Les ECGC et ECG du thé vert possèdent outre des propriétés anti-oxydantes et anti-inflammatoires, des propriétés anti-bactériennes (sur E. coli entre autres), notamment via la production d’H202 (peroxyde d’hydrogène, ou eau oxygénée) et un effet diurétique.

Qui plus est, une étude a mis en évidence des activités anti-microbiennes des extraits de Camellia sinensis et Terminalia arjuna contre Candida albicans, le staphylocoque doré et Pseudomonas aureus avec un effet dose.

La 2’-Fucosyllactose : 2’-FL

La 2’FL a pour double action moins de colonisation et moins d’adhésion par E. coli.

C’est un oligosaccharide que l’on retrouve à forte concentration dans le lait humain. Cette enzyme intervient dans le fonctionnement des cellules de l’intestin et contribue aux sécrétions de la muqueuse intestinale. Le 2’-FL est l’un des plus de 130 oligosaccharides (HMO) figurant naturellement présents dans le lait maternel, et le plus abondant. C’est l’oligosaccharide dominant chez 80% des femmes.

Elle joue un rôle de leurre pour les agents pathogènes qui vont l’utiliser comme récepteur et s’y lier au lieu de se lier aux glycanes des cellules épithéliales. Les glycanes sont habituellement utilisés par les pathogènes pour se fixer à la cellule et l’infecter. Elle prévient ainsi la colonisation et l’adhésion d’E. coli. Il existe une affinité forte de l’E. coli avec la 2’-FL. Quand elle est sécrétée dans l’urine après supplémentation, elle a un double effet sur intestin et la vessie.

Seulement voilà, comme je vous en ai parlé précédemment (Lien vers Cette enzyme peut vous changer la vie !), il existe un polymorphisme génétique pouvant toucher l’expression du gène Fucosyl transférase 2, FUT2) codant l’enzyme 2’-FL. 20% de la population caucasienne est non sécrétrice, ce qui expose à un moins bon microbiote et à toutes les conséquences que vous connaissez maintenant : candidoses, SIBO, maladies inflammatoires de l’intestin, etc. mais aussi à d’autres infections des muqueuses, telles que la cystite ou encore la candidose vaginale.

Si vous faites partie des non sécréteurs, il faudra vous supplémenter.

L’acide ascorbique (vitamine C) a également toute sa place dans cet « arsenal » thérapeutique pour son effet anti-bactérien et générateur d’oxyde nitrique (NO), ce à une dose assez élevée.

Quant à la quercétine, le plus abondant flavonoïde de la canneberge, elle a pour effet d’inhiber le développement de biofilm, en empêchant la fixation à la surface cellulaire, de divers pathogènes bactériens tels que E. coli mais pas que !

La quercétine a un effet anti-oxydant et anti-inflammatoire (moins d’œdème), ainsi qu’anti-microbien.


Le D-mannose

Le D-mannose est présent dans certains fruits dont les airelles (la canneberge). Il peut être produit à partir de la sève de bouleau.

Son action est d’inhiber la liaison aux récepteurs des cellules de la vessie par E. coli.

Le D-mannose est un monosaccharide, non assimilable par l’organisme. Après son absorption, il se retrouvera donc au niveau rénal et dans les voies urinaires où il jouera un rôle important dans la glycosylation de certaines protéines membranaires de l’E. coli. Le D-mannose se lie aux cils présents sur la bactérie E. coli qui permettent son adhésion aux cellules épithéliales de la vessie.

Ce sucre empêche donc la fixation de l’E. coli et décroche les bactéries déjà fixées afin de les rendre éliminables dans les urines. Le D-mannose a aussi une action diurétique11.


La canneberge Vaccinium macrocarpon

Elle contient des proanthocyanidines (PAC type A), des substances antioxydantes qui ont un effet inhibiteur sur l’adhésion de certaines bactéries responsables d’infections urinaires (E. coli) aux cellules épithéliales urinaires. ce en modifiant la surface hydrophobique d’UPEC, l’une des premières étapes de l’adhésion.

Les proanthocyanidines de canneberge ont ainsi des propriétés anti-biofilm.

L’activité anti-adhésive contre les bactéries uropathogènes observées après la consommation de canneberge peut être attribuée aux métabolites PAC-A plutôt qu’à un effet direct PAC-A.

D’une manière générale, le vrai rempart contre toute infection, c’est d’avoir un système immunitaire capable de faire face à tout. Ceci implique un bon microbiote intestinal, riche et diversifié qui peut remplir pleinement son rôle (ou plutôt se rôles…), de ne souffrir d’aucune carence en vitamines (la carence en vitamine D par exemple fait partie des facteurs de risque d’infection urinaire), en minéraux, comme le zinc et le sélénium, et oligoéléments.

Il est également fondamental de lutter contre la fatigue et le stress, dont la gestion est possible à travers différentes approches que nous avons déjà vu ensemble. Et il faut aussi gérer ses émotions.

J’aimerais, en ce sens, terminer cette vue générale de la cystite par son aspect symbolique. Le mal a dit : que nous dit-il ici ?

La vessie reçoit, stocke et élimine les liquides organiques chargés en toxines qui lui ont été confiés par les reins. Cette gestion des urines est loin d’être anodine, comme le souligne Michel Odoul12, car si la vessie ne joue pas son rôle, le corps va s’intoxiquer complètement. Elle est au niveau du système urinaire l’équivalent du gros intestin pour le système digestif. La vessie est le dernier stade du processus de gestion et d’élimination des liquides organiques et, par extension, énergétique des « vieilles mémoires ». Les maux de la vessie nous parlent ainsi de nos difficultés à évacuer nos « eaux usées », nos vieilles mémoires, croyances anciennes, vieilles habitudes, schémas de pensée inadaptés à la situation présente, et qui « intoxiquent » notre esprit comme les toxines le font pour le corps.

Les tensions ou douleurs parlent de notre peur d’abandonner ou de changer ces habitudes, ces croyances, ces schémas ou modes de pensée ou d’action et donc d’un trop gros attachement qui fige notre vie, nous cristallise, au point d’en souffrir. Ces situations se traduisent par des tensions sur la vessie et les cystites ou autres inflammations nous parlent de cela en nous disant, en plus, qu’il y a en nous une colère ou une révolte face à notre attitude13.

Le conflit à l’origine de la cystite est lié à un sentiment de menace pour son territoire, parfois en lien avec une question sexuelle.

Comme le Dr Oliver Soulier - pour lequel chaque microbe correspond à un mouvement qui confronte une problématique de vie humaine, ce qu’il appelle la théorie des équivalents - le souligne de son côté14, l’infection à Escherichia coli est une maladie que l’on va rencontrer dans le couple. C’est le territoire sexuel : ai-je au lit la richesse désirée ? Au niveau physique, cela donne des cystites, des vaginites, des problèmes intestinaux, et au niveau symbolique, E. coli, c’est la sexualité comme valeur marchande. Si notre seule préoccupation est de faire respecter nos limites, E. coli va intervenir en quelque sorte pour rétablir l’équilibre qui sous-tend la notion de couple. La coopération et le partage prédominent sur les limites propres individuelles et la volonté de pouvoir personnel.

Dans le même domaine, ajoute-t-il, la même problématique, l’autre solution peut être une infection par Candida albicans (le candide blanc). Cette bactérie symbolise la perte des illusions : il n’y a pas de prince charmant et Barbie n’existe pas.

Je pense, comme beaucoup, que chercher du sens à sa maladie a toute sa place dans le chemin vers la guérison. Comme l’a très bien exprimé le philosophe Friedrich Nietzsche : « je n’ai pas un corps, je suis mon corps ». Cette unité, notre unité, qu’il nous invite à voir ainsi : « Si j’ai quelque unité en moi, elle ne consiste certainement pas dans mon moi conscient, dans le sentir, le vouloir, le penser ; elle est ailleurs, dans la sagesse globale de mon organisme, occupé à conserver, à assimiler, à éliminer, à veiller au danger ; mon moi conscient n’en est que l’instrument ». À méditer…


Marion Kaplan & Myriam Marino


Notes :

1 - On parle réellement de cystite aiguë, le terme « aiguë » faisant référence au fait qu’elle guérit en quelques jours grâce au traitement antibiotique

2 - Tout savoir sur l’infection urinaire ou cystite, Passeport santé

3 - Comprendre la pyélonéphrite, Ameli

4 - Il existe des cystites chroniques d’origine non infectieuse : la cystite interstitielle, qui est une maladie inflammatoire chronique non infectieuse de la vessie, et des cystites survenant lors de la prise de certains médicaments ou séquellaires d’un traitement par radiothérapie. Cystite : symptômes et causes, Ameli, 8 décembre 2021

5 – Le prolapsus génital et urinaire, couramment appelé « descente d’organes », se caractérise chez la femme par le glissement vers le bas, dans le vagin, d’un ou plusieurs organes pelviens (situés dans le bassin). Ceux-ci appuient et déforment la paroi vaginale jusqu’à l’extérioriser au-delà de la vulve. Le prolapsus est transitoire ou permanent. Il ne permet pas de vider complètement la vessie et prédispose donc à l’infection urinaire

6 – Résidu d’urine plus ou moins important, qui n’est pas évacué

7 - Non l’urine n’est pas stérile !, Marc Gozlan, Sciences et Avenir, 15 avril 2015.

8 – cité en note 7

9 – L’urgence mictionnelle ou urgenturie est le désir soudain (envie soudaine), impérieux et fréquemment irrépressible d’uriner, qui ne s’accompagne souvent que d’une quantité urinée modérée ou faible

10- Comment la médecine fonctionnelle peut-elle optimiser la prise en charge des cystites récidivantes, Dr Pierre Maldinez, cardiologue, gérontologue, médecin morphologue et anti-âge, conférence du 24 septembre 2021, Aix-En-Provence, Bionutrics

11 – cité en note 10

12 – Dis-moi où tu as mal, je te dirai pourquoi, Michel Odoul

13 – cité en note 12

14 - Enquêtes de santé N°23


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