19 / 06 / 2018
Comment neutraliser l'inflammation ?
Vous avez compris que l'inflammation est une réponse naturelle de l'organisme pour se protéger des agressions extérieures qu'elles soient microbiennes, traumatiques, environnementales, psychologiques etc.
Rien ne va plus quand nous dépassons nos limites d'adaptation et que nous puisons dans nos réserves de façon constante.
Une alimentation déséquilibrée avec des aliments riches en sucre, en céréales et en produits transformés, le stress chronique, un environnement toxique, la consommation abusive d'alcool et de tabac et vous avez le cocktail pour vous attirer de graves ennuis.
Comment ça marche ?
Vous endommagez votre muqueuse intestinale qui devient perméable aux parasites et aux toxiques et, faute de bons nutriments, vous basculez de l'inflammation physiologique à l'inflammation pathologique qui entraîne des maladies chroniques.
Le problème est que cette inflammation est responsable de la résistance à l'insuline qui vous mène tout droit au diabète, en passant par les maladies cardio-vasculaires, les cancers, les maladies auto-immunes « et Dieu sait s'il y en a » et les maladies neurodégénératives comme la maladie d'Alzheimer, qu'on appelle aujourd'hui le diabète de type 3 !
Un petit peu de biologie
Le Docteur Didier Panizza* nous explique que « les cellules agressées déclenchent une cascade de réactions qui aboutissent à la production d'une protéine qui va activer tous les gènes de l'inflammation : c'est le NF-KB (on prononce NF Kapa B).
La production de NF-KB est contrôlée par les kinases (enzymes) qui sont elles-mêmes modulées par des substances présentes dans certains végétaux. On les appelle les Modulateurs de l'Activité des Kinases ou MAKs. »
Pour réduire l'inflammation il va donc falloir contrôler toutes les situations qui agressent la muqueuse intestinale, permettant ainsi de diminuer l'intensité du signal.
Il existe des analyses permettant de détecter l’inflammation de bas grade, inflammation silencieuse au carrefour de la plupart des maladies.
Nous avons déjà largement démontré le rôle délétère de la malbouffe sur notre santé et notamment sur la fonction de barrière de notre intestin.
Il va donc falloir réformer votre alimentation en respectant les équilibres fondamentaux entre les glucides, les protéines et les graisses et en les enrichissant en MAKs.
Aliments et nutriments anti-inflammatoires riches en MAKs (antioxydants et anti-glycation)*
*MAKs : modulateur de l'activité des kinases. Les kinases sont des éléments pro inflammatoires qui notamment sont les acteurs de la prolifération des cellules cancéreuses. Anti-gycation (anti caramélisation des cellules)
Les aliments les plus protecteurs sont les aliments riches en flavonoïdes qui proviennent du métabolisme végétal et qu'on retrouve dans différentes parties de la plante au niveau des fruits, des fleurs ou des feuilles c'est ce qui donne la couleur aux fruits, aux feuilles ou aux fleurs. Les flavonoïdes les plus fréquents sont les quercétines, les isoflavones, les anthocyanes et les catéchines.
Ils sont anti-inflammatoires, antioxydants, ils contribuent à notre bonne circulation sanguine et il protège nos vaisseaux sanguins
Quand nous étions chasseurs-cueilleurs, nous baignions dans cette atmosphère riche en flavonoïdes.
Aujourd'hui ce qui était naturel devient un luxe. On trouve néanmoins les flavonoïdes comme la quercetine dans les fruits rouges, les thés de toutes sortes qu'il soient noirs, blancs, ou verts, l’aïl, le chocolat noir, les raisins, les épinards et la roquette qui sont également riches en caroténoïdes (puissants anti tumoraux et permettant l’amélioration de la vision).
Le gingembre
Le romarin
Les brocolis et les oignons qui sont en plus antibactériens
Le resveratrol que l'on trouve dans le vin rouge (en petite quantité), le vinaigre Balsamique, la grenade et les raisins
La curcumine
Bien entendu, vous choisirez les légumes d'origine biologique. C'est devenu aujourd’hui une nécessité, car si vous ingérez en même temps que les flavonoïdes des intrants chimiques ou des perturbateurs endocriniens, ceux ci vont affecter votre microbiote et l’effet barrière tant escompté ne pourra pas se mettre en place.
N'oubliez pas les omégas 3 qui ont le pouvoir de fluidifier vos membranes et permettent de bons échanges cellulaires. On les trouve dans les légumes verts à feuilles comme les choux verts, le pissenlit, la mâche, le pourpier mais également dans les oléagineux comme les noix et bien entendu les huiles de noix, de chanvre, de colza, de lin qui doivent être biologiques et extraites à froid.
Mangez 3 boites de sardines par semaine pour avoir votre quota d’Omegas 3 à longue chaine riche en EPA/DHA.
Enfin, si vous n’êtes pas intolérants aux œufs, je vous invite à avoir un poulailler chez vous avec un coq, car un œuf fécondé contient des cellules souches et de la vitamine C que ne contient pas un œuf de poule non fécondé… je sais que tout le monde ne vit pas à la campagne, choisissez alors, les œufs de la filière « bleu-blanc-cœur » gérée par notre ami Pierre Weill, qui contiennent beaucoup plus d’omegas 3, d’iode, de sélénium, de vitamine D, de vitamine E, de lutéine et de zéaxanthine, des caroténoïdes qui sont de véritables pépites pour nos yeux, de vitamine A, de vitamine B 12, B2 et B5, de phosphore… que les œufs classiques, même bios. Quelle richesse ! Et n’ayez pas peur du cholestérol, mais ceci est une autre histoire…
Marion Kaplan
L’intestin et le poids du Dr Didier Panizza aux éditions Géo Reflet www.drdidierpanizza.comhttps://www.bleu-blanc-coeur.org/