21 / 01 / 2015
Le régime paléo : cinq erreurs à ne pas commettre
J’ai largement décrit ce régime, ou plutôt ce mode d’alimentation, dans un article précédent, mais en observant certaines de vos remarques, il m’a semblé nécessaire de faire quelques mises au point.
Ce mode alimentaire, fait de plus en plus d’adeptes aux États-Unis, pays de tous les extrêmes. C’est de là que viennent les OGM, Monsanto, les fast-foods, la malbouffe, et les monocultures si destructrices de nos sols. Mais comme un mouvement ne va pas sans l’autre, c’est de là également, que viennent les recherches les plus pointues en nutrition, et en épigénétique.
Quand on parle d’alimentation paléo, les gens croient qu’on se gave de viande du matin au soir. Cela n’a aucune réalité. Mettez vous juste dans la peau d’un chasseur -cueilleur -pêcheur, et vous comprendrez que les humains à cette époque n’avaient pas de quoi manger matin, midi et soir. Ils devaient faire beaucoup d’exercice pour trouver leurs aliments, ils n’avaient pas de voiture pour aller chasser, ils ne pouvaient pas mettre dans leur coffre leur gibier, ils devaient le porter à dos d’homme et après, ils devaient ramasser en toute saison les végétaux qu’ils trouvaient. Ensuite, ils rentraient dans leur grotte où ils n’avaient pas le chauffage. Juste un petit feu autour duquel se trouvait la communauté.
Nous avons égaré notre instinct. On ne peut plus se fier à lui. L’homme moderne a perdu son innocence, ses choix sont conditionnés par des souvenirs d’enfance, ses traditions, les flashes de publicité enfouis dans son inconscient, les prescriptions des gourous de l’alimentation ou bien les diktats des Dieux en blouse blanche…
Nous devons être vigilants face à notre nourriture sans pour cela être en conflit avec notre société. La voie du milieu. L’expérience. Le ressenti.
Je développerai dans un prochain article notre relation à la nourriture.
LE TOUT EST PLUS QUE LA SOMME DES PARTIES
La nutrition telle que nous la connaissons aujourd’hui a tout au plus 50 ans. Il n’y a pas si longtemps que cela, l’aliment était considéré comme un tout, et on devait le respecter comme tel, du champ à l’assiette, en passant par notre organisme.
Nos scientifiques ont voulu analyser les composants qu’il contenait et étudier les effets qu’il pouvait avoir sur le corps humain. La découverte des vitamines, des oligo-éléments, des enzymes, des acides aminés etc. a été une grande avancée dans la compréhension des carences, et éventuellement de l’origine de certaines maladies. Mais le risque est de croire qu’en assemblant des nutriments : glucides + lipides+ acides aminés+ vitamines+ oligo-éléments+ minéraux+ enzymes= nutrition parfaite.
C’est ce que voudrait nous faire croire l’industrie agroalimentaire. Mangez n’importe quoi, et prenez des compléments alimentaires !
Donc demain, si on suit ce raisonnement, on pourrait se nourrir de pilules. Soleil vert* n’est pas loin…
« La science nutritionnelle promettait la santé nous dit Joël Acremant, en réalité elle a généralisé l’excès d’une nourriture de qualité insuffisante qui ne nourrit pas comme elle devrait. Retenons l’idée que l’on a inventé la nourriture en abondance qui donne faim et les boissons qui donnent soif ! »
C’est en réaction à cette malbouffe, que de nombreuses doctrines fleurissent alors actuelle.
Voici les règles fondamentales avec lesquelles tout le monde est d'accord :
– l’alimentation doit être biologique et de saison et exempte de polluants chimiques.
– L’alimentation doit être vivante et fraîche, non dénaturée par l’industrie (raffinage, stérilisation, congélation etc.)
– la suppression de toutes les boissons industrielles (sodas, toutes les boissons sucrées, ou aromatisées) et la grande modération des boissons alcoolisées. Seule une eau de qualité est capable d’hydrater votre organisme.
– La suppression des produits laitiers bovins. La consommation de produits laitiers fermentés de brebis ou de chèvre ne pose pas de problème chez les personnes non allergiques. La consommation de fromages issus du lait de vache peut être occasionnelle et surtout elle doit provenir d’élevages respectueux de l’espèce, c’est-à-dire élevés à l’extérieur dans les prés, nourris à l’herbe et non pas aux grains.
– la suppression du gluten, car aujourd’hui, toutes les céréales contenant du gluten, notamment le blé, sont issus de graines hybridées, impropres à à la consommation humaine, et occasionnant de nombreux dégâts au niveau de votre flore intestinale, creuset de votre santé ou de vos maladies futures.
– l’alimentation devrait contenir beaucoup de légumes biologiques de saison et un peu de fruits.
– éviter la consommation de soja car des études récentes sont en train de dénoncer leur implication dans certaines maladies auto-immunes. Leur action œstrogénique se substituant aux hormones naturelles.
Voici les cinq erreurs observées par les personnes faisant le régime paléo
1. Les personnes mangeant sans gluten, compensent en mangeant la même proportion de céréales sans gluten comme le quinoa, le riz, le tapioca, le maïs, les pommes de terre, le sarrasin etc chargés d’excipients ; c’est trop ! Beaucoup de produits sans gluten contiennent trop de sucre ce qui va endommager vos cellules, votre pancréas et votre santé. En plus ces produits sont très chers, et certains justifieront qu’ils ne peuvent pas faire ce régime car trop couteux.
2. Elles ne mangent pas assez de végétaux. Vous le savez, les végétaux contiennent des phyto nutriments, des antioxydants, des fibres solubles qui contribuent à drainer les toxiques hors de l’organisme, et qui permettent pour la plupart, d’alcaliniser le bol alimentaire. Les légumes sont bons pour votre santé. Ils entretiennent vos gènes, ils réduisent le risque de cancer, de problèmes cardiaques, et de troubles neurologiques. En proportion, vous devriez consommer 60 % de végétaux par jour.
3. Elles mangent trop de viande. Les peuples du paléolithique mangeaient une viande naturelle, peu grasse, et provenant souvent de petits animaux. Quand il y avait des gros animaux, c’était exceptionnel. Leur viande ne provenait pas d’élevages intensifs élevés à coups d’antibiotiques, d’hormones, de maïs et de soja OGM et abattus dans des conditions inhumaines. 100 à 200 g par jour peuvent suffire. Privilégiez les volailles (poulet bio, dinde bio, canard bio), et évitez les mammifères (vaches, agneau, veau, lapin) que vous mangerez une fois par semaine et bio bien évidemment.
4. Elles ne mangent pas d’abats. Le foie d’animal a été diabolisé car il contient de nombreux toxiques. C’est la raison pour laquelle nous vous invitons à consommer du foie issu d’animaux biologiquement élevés, car ces abats contiennent des minéraux biologiquement actifs comme le fer, des acides gras essentiels et des nutriments que l’on ne trouve nulle part ailleurs. Les abats sont très bien tolérés par les allergiques et par les personnes fragilisées atteintes du syndrome enteropsychologique* (voir Natascha Campbell Mac Bride) ;
5. Elles ne mangent pas assez de poissons et de crustacés. Les fruits de mer et les poissons sont riches en iode et en sélénium et contiennent des éléments traces qu’on ne trouve que dans la mer. Si vous pouviez en consommer deux à trois fois par semaine cela renforcerait votre système immunitaire et votre équilibre hormonal.
Vous voyez, que cela n’est pas aussi compliqué que cela d’adopter l’alimentation paléo. Il vous suffira de remplacer les céréales par les oléagineux (amande, noix, noix du Brésil, noix de macadamia, pistaches noix de coco, etc). Vous pourrez même faire des pâtisseries à base de farine de coco, de lait de coco, de graisse de coco, de beurre clarifié cru et bio ( Bernard Gaborit ) mais aussi de farine d’amande, d’œufs, de sucre de coco, de miel etc.
Cette alimentation est vivement conseillée à toutes les personnes atteintes de candidas albicans, de diabète, d’obésité, d’allergies, de troubles alimentaires, de dépression, ou de toute pathologie chronique.
Ceux qui voudraient tenter l’expérience, je leur fournirai des sites Internet et des blogs qui pourront les accompagner.
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À la semaine prochaine !
Marion Kaplan
Se nourrir aujourd’hui de Joël Acremant aux éditions Novalis
J’arrête la malbouffe de Marion Kaplan aux éditions Eyrolles