7 / 03 / 2018

Des secrets de longévité bien gardés

Les secrets de longévité de la communauté de Roseto

Après avoir abordé l'importance de l'Esprit sur le corps, j'aimerais vous parler d'une communauté d'immigrés italiens qui s'étaient établis en Pennsylvanie, à Roseto en 1882 et qui avaient une espérance de vie sans maladie au-dessus de la moyenne. Ils avaient été les premiers à naviguer vers ce Nouveau Monde pour avoir une vie meilleure. Cette contrée était très éloignée et peu d'étrangers s'aventuraient jusque-là.

Comment vivaient-ils ?

Dans la journée, les rues étaient vides car les enfants étaient à l'école et les parents dans les usines ou les carrières. Ils habitaient des maisons à deux étages taillées dans la roche. Il y avait une église régie par un prêtre très inspiré, le père Pasquale de Nisco, à qui l'on doit le succès de cette ville. Il conseilla aux villageois de semer, élever des animaux, planter des vignes, établir des sociétés spirituelles et programmer des célébrations. Les écoles fleurirent, puis des magasins et des usines de confection. Les gens bavardaient entre voisins en rentrant du travail, partageaient un verre de vin avant de rentrer au foyer. Au son des cloches de l'église, les femmes se rassemblaient dans les cuisines communales pour préparer des festins italiens où toute la communauté se rassemblait devant ces banquets. Ils ont réussi à s'intégrer malgré le regard peu accueillant de leurs voisins anglais et Gallois. C'est en 1964 que cette communauté est devenue solidaire et que le mixage des générations devint la norme. Chacun se retrouvait ensemble à l'église, vaquait librement dans les cuisines des voisins et célébraient ensemble leurs vacances.

Ils avaient tous un objectif de vie : ils rêvaient d'une vie meilleure pour leurs enfants !

Les tracasseries d'héritage n'étaient pas leur préoccupation… Malgré leur travail souvent pénible, ils prenaient soin les uns des autres.

Personne n'était laissé pour compte.

Le village de Roseto devint un modèle et une preuve vivante du pouvoir du clan. Ensemble, c'est tout. Un médecin, le Docteur Wolff, habitant non loin de là et les fréquentant, observa qu'il y avait très peu de maladies cardiaques alors qu'elles frappaient largement le reste du pays. Il constata que le taux de décès était de 35 fois inférieures à la moyenne. Il remarqua également qu'il n'y avait pas de suicide, ni d'alcooliques, ni d'addiction aux drogues et quasiment pas de délits criminels. Personne ne vivait d'allocations. Aucun ulcère d'estomac et les gens mouraient de vieillesse.

Quel était leur secret ?

Quelles raisons immunisaient cette communauté contre la maladie ? L'alimentation ? L’huile d'olive ? Non, ils cuisinaient avec du lard car ils n'avaient pas les moyens d'en acheter. En fait, 41 % de leurs calories provenaient des graisses. Certains étaient obèses et sédentaires. Était-ce génétique ? Le Docteur Wolff enquêta sur les immigrants originaires de Roseto établis dans d'autres états des États-Unis et constata qu'ils n'étaient pas en meilleure santé. Il y avait donc autre chose. Il enquêta sur l'eau, même constat. Le Docteur Wolff admis que si ce n'était pas leur génétique, leur alimentation, leur géographie ou leurs soins de santé qui leur donnaient cette longévité en bonne santé c'était autre chose. Il conclut « qu'une communauté dont les membres sont étroitement liés et se soutiennent était un meilleur outil de prévention des maladies cardiaques que les niveaux de cholestérol ou l'usage du tabac ».

Ce beau rêve pris fin quand la nouvelle génération ne voulant plus se tuer à la tâche, alla étudier dans des collèges éloignés et revinrent emprunts des nouvelles idées du modèle américain. Il n'allèrent plus à l'église, s’achetèrent des maisons de banlieue individuelles clôturées avec piscine. Les foyers où il y avait les grands-parents, les parents et les enfants sous le même toit furent dissous et les célébrations nocturnes ensemble à festoyer ont évolué vers la philosophie du « chacun pour soi ». Le téléphone a remplacé les visites amicales régulières. Les soirées où les parents chantaient pendant que les enfants jouaient aux billes ou aux osselets furent remplacées par des soirées devant la télévision. En 1971, alors que les crises cardiaques diminuaient dans les autres états grâce à l'adoption d'une alimentation plus saine et des programmes d'exercices physiques réguliers, Roseto vit sa première crise cardiaque chez un homme de moins de 45 ans ! Les crises cardiaques doublèrent en moins de 10 ans à Roseto ! L'hypertension tripla et les attaques augmentèrent. À la fin des années 70 le nombre de crises cardiaques fatales à Roseto avait rattrapé la moyenne nationale !

Quelle est donc la meilleure nourriture ?

Tout d'abord, se nourrir les uns des autres, mais hélas notre société et les divers confinements ne nous encouragent pas dans ce sens. Un individu isolé se verra rapidement submergé par les difficultés de la vie et son moral à la baisse ne pourra qu'occasionner du stress chronique et des maladies. Au contraire, si vous vous sentez soutenu par votre famille ou une communauté d'amis proches, cela ne peut qu'avoir des répercussions positives sur votre physiologie. A bon entendeur !

Marion Kaplan

Le pouvoir de la pensée l'emporte sur les médicaments - Docteur Lissa Rankin aux éditions Tredaniel

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