16 / 09 / 2015
La viande industrielle est un produit toxique
J’ai lu cet été un livre qui m’a choquée. Toxic de William Reymond, journaliste français d’enquête indépendant, vivant aux États-Unis à Dallas. La première édition date de 2007 et vous le trouverez en poche dans la collection j’ai lu depuis 2013. Ce livre est toujours d’actualité.
Les États-Unis ont été les premiers à mettre les animaux dans des camps de concentration. Cette concentration est devenue tellement énorme que maintenant on a du mal à éliminer les déchets toxiques qu’ils génèrent. Le temps où les excréments d’animaux étaient de bons engrais pour notre terre est révolu. Aujourd’hui les élevages industriels ont été obligés de créer ce qu’on appelle des lagons pour gérer ces millions de tonnes de déchets générés par ces élevages inhumains.
Quand on sait qu’une vache produit 30 kg d’excréments par jour, qu’un porc produit 3 fois plus de déchets qu’un être humain, et quand leur nombre dépasse des millions, on comprend l’enjeu que cela représente. À l’époque, les exploitations familiales pouvaient gérer ce phénomène. Aujourd’hui, surtout aux États-Unis, certaines usines regroupent jusqu’à 500 000 animaux. Personne ne se soucie de ce qui se passe derrière ces enclos modernes. L’ignorance est plus confortable. Si vous ne voulez pas savoir, je vous conseille d’arrêter la lecture ici car ce que je vais vous révéler est insupportable.
Depuis 30 ans, nous nous sommes débarrassés de la responsabilité de nous nourrir. Nous avons confié à des multinationales le soin de nous alimenter. Faire la cuisine est réservé à nos grands-mères, car nos mères sont trop occupées pour acheter des produits frais et les cuisiner elles-mêmes. C’est tellement plus simple d’ouvrir un sachet de plats déjà cuisinés, amalgamés de façon appétissante et nous faisant oublier jusqu’à leur provenance!
Revenons à nos fameux lagons qui n’existaient pas il y a 25 ans. Les terrains entourant les fermes n’étant plus assez vastes pour recycler la quantité de déjections produites chaque année par les animaux, les industriels ont eu l’idée de creuser des énormes fosses, certaines atteignant les 10 000 m² avec une profondeur de 9 m. Une fois remplie, on en creuse d’autres. Souvenez-vous en 1990 il y eut un ouragan en Caroline du Nord qui causa une catastrophe écologique monumentale : les éléments déchaînés ont entraîné le déversement de 500 millions de litres d’excréments en provenance de ces lagons, dans les rivières de l’État. 15 ans après, la vie aquatique ne s’est jamais remise, des millions de poissons ont disparu et l’eau est toujours impropre à la consommation et dangereuse à la baignade.
Qu’y a-t-il dans ces fosses ? Un liquide visqueux, épais et rose contenant du monoxyde de carbone, du phosphore, du cyanure, du sulfure d’hydrogène, du méthane, de l’ammoniaque et des nitrates. Les gaz s’échappant deviennent une combinaison mortelle à laquelle il faut ajouter une centaine d’agents pathogènes microbiens tels que la salmonelle. Un seul petit gramme de la substance de ces lagons peut contenir jusqu’à 100 millions de bactéries coliformes qui, si elles s’introduisent dans l’eau potable, transmettront, entre autres, cette maladie mortelle qu’est le choléra.
Autres scandales liés à l'industrie agroalimentaire : la récupération.
Car il faut bien récupérer les carcasses d’animaux, les déchets! C’est l’activité la plus discrète de l’industrie de la viande. Les carcasses sont donc broyées et le mélange concassé est transféré dans une cuve qui va chauffer pendant une heure à 135°C. Au bout de ce temps, une épaisse masse jaune monte à la surface de la soupe. Ce suif précieux va faire le bonheur des industries cosmétiques qui utilisent cette graisse animale cuite dans ses déodorants, dans ses bâtons de rouge à lèvres et dans ses savonnettes. Le reste est passé à nouveau au broyeur, séché puis transformé en une poudre grise qui est un concentré de protéines prêtes à enrichir la nourriture de bétail élevé à la chaîne… Mais cette soupe ne contient pas que des carcasses d’animaux. On y trouve aussi des litres de graisses usagées issues des fast-food, de la viande périmée des supermarchés dont on n’a même pas retiré les emballages en polystyrène expansé, (car il faut faire vite), les sacs venant des centres vétérinaires mais aussi des fourrières contenant les millions de chats et de chiens euthanasiés chaque année. Cette bouillie infâme est complétée des cadavres des animaux ramassés sur les bords des routes et pour couronner le tout, on inclut les plumes et les matières fécales récupérées sur le sol des élevages de poulets en batterie.
DERNIER DÉTAIL :
vous savez que pour euthanasier un animal il faut lui injecter une solution concentrée de pentobarbital sodique. Or ce produit ne disparaît pas après la cuisson de la soupe et on le retrouve dans les intestins des porcs et des bœufs.
RÉSULTAT :
la tonne de protéines ne coûte que 45 $ alors que la tonne de luzerne coûte près de 140 $ ! En plus cette soupe de protéines permet de transformer les vaches en véritables boules de graisse augmentant ainsi leur prix de vente.
Si vous avez encore envie de manger un hamburger à bas prix issus de ces viandes toxiques, je vous souhaite bonne chance car, comme le dit un proverbe apache, « une fois que le serpent a mordu, sa victime devient vénéneuse ».
Abordons rapidement la nourriture de ces vaches industrielles. Bien entendu, elles ne sortent jamais, elles ne savent même pas ce qu’est un brin d’herbe. Alors que la vache est un animal herbivore, on a voulu en faire un animal granivore et cannibale (puisqu’on leur fait manger des farines animales, issues de leur propre espèce! Même chauffées pour éviter que les vaches ne deviennent folles, ces protéines sont toxiques pour les herbivores! (pour tous les animaux, mais cela est un autre débat). Le processus de la digestion de la vache est totalement différent du nôtre. Elle a 4 estomacs qui lui permettent de transformer l’herbe en aliments. C’est une phase complexe qui demande la contribution de bactéries lui permettant de dégrader la cellulose des pâturages. Quand on lui donne du maïs ou d’autres graines, les estomacs bovins n’arrivent pas à tout fragmenter et une partie termine non digérée dans le petit intestin. Sa flore intestinale devient toxique, acide, et permet la multiplication de ce virus tueur E. Coli 0157:H7.
Qu’à cela ne tienne, les industriels ont trouvé un moyen de détruire les micro-organismes : l’irradiation. Mais comme ce mot fait peur ils ont préféré le terme ionisé ou même pasteurisé à froid. Au départ l’irradiation était utilisée sur les épices et les céréales car elle tuait les insectes microscopiques indétectables à l’œil nu. Ils ont ensuite observé que cela rallongeait la conservation des aliments. Depuis 1990 les viandes industrielles sont irradiées. Comme l’explique Roland Desbordes, scientifique à la commission de recherche et d’information indépendante sur la radioactivité ( CRIIRAD) : » l’aliment est mort sur le plan biologique, les tissus sont pulvérisés, l’ADN détruit. » En fait, une viande irradiée perd près de 80 % d’acides aminés, d’acide folique et de vitamines A, B1, B 6, B12, C,E, K et PP.
Des études ont révélé que l’irradiation des lipides du gras de la viande de bœuf déclenchait la formation de cyclobutanones, molécule entraînant des développements de cancer du colon chez le rat. « Du moment où l’on observe des réactions chez le rat, dont le patrimoine génétique est similaire à 99 % à celui de l’homme, on peut se poser des questions… Même s’il y a un pas entre le rat et l’homme. On ne peut donc pas conclure à l’innocuité de l’irradiation des aliments pour les humains ». www.criirad.org
Sachez que 8 pays de l’union européenne autorisent l’irradiation : la France, la Belgique, les Pays-Bas, la Pologne, l’Italie, le Royaume-Uni, la Hongrie, et la Tchéquie…
Pour nous prémunir du pire, nous devons réagir. Si vous voulez toujours acheter de la viande bon marché, vous devenez le complice de cette macabre industrie. Mangez moins, cuisinez à la vapeur douce et quand vous achèterez de la viande, que ce soit d’un mammifère ou d’un volatile, celui-ci devra provenir de petits élevages biologiques ou doté d’un label rouge, vous certifiant que l’animal a eu une belle vie et que l’agriculteur est responsable de la qualité de ses produits.
Faites que le plateau des 1000 vaches ne voit jamais le jour !
Marion Kaplan
Ceux qui voudraient aller plus loin dans cette enquête, je leur conseille vivement la lecture de ce livre: