7 / 01 / 2016

Les laits ne sont pas tous du même blanc

Quand Pierre Weill a abordé ce sujet lors de sa conférence à notre dernier congrès de Reims, en novembre 2015, j’ai trouvé la formule très pertinente. En effet, aujourd’hui quand on parle d’un produit comme la viande ou le lait, on est obligé d’y associer des éléments qui, il y a 100 ans, ne préoccupaient personne.

C’est quoi la viande pour vous ? Quand on parle de viande, nous vient tout de suite à l’esprit un bon steak bien rouge. N’est-ce pas ? Et pourtant, la viande, c’est également de la dinde, du poulet, du canard, de la caille, de l’oie, du veau, du lapin, etc. La viande terrestre englobe donc des multitudes d’animaux qui ne sont pas forcément cette grosse vache bien grasse ou ce porc élevé en batterie. Et ces animaux, d’où viennent-ils ? Comment ont-ils été élevés ? Et surtout comment ont-ils été nourris ?

Et c’est là que nous en arrivons au fait que « les laits ne sont pas tous du même blanc ».

Le Docteur Bernard Schmitt, co-président de l’association Bleu-Blanc-Cœur, nous révèle une étude épidémiologique réalisée en Suisse pendant 16 ans sur plus de 16 000 volontaires. Tout comme moi, vous savez que les matières grasses issues du lait sont considérées comme délétères pour l’organisme et entraîneraient entre autres, des risques de maladies cardio vasculaires. Or cette étude a démontré que la consommation de produits laitiers suisses était associée à une moindre mortalité.

Qu’est-ce qui différencie cette étude Suisse, des autres études américaines, hollandaises et italiennes ?

Tout simplement c’est qu’en Suisse les vaches mangent principalement de l’herbe et sont à longueur d’année dans leurs fameux alpages. Alors qu’aux États-Unis, en Hollande, et en Suède, l’alimentation des vaches est basée sur une dominante « maïs et soja ». Cherchez l’erreur ! L’herbe est transformée en oméga 3 par l’organisme des vaches alors que le maïs et le soja en sont dépourvus et sont très riches en oméga 6, qui sont des acides gras pro inflammatoires !

D’un autre côté, des études menées en collaboration avec l’INRA (Institut National de la Recherche Agronomique), ont démontré que nourrir les vaches avec des végétaux riches en oméga 3 comme l’herbe, les graines de lin, la luzerne, permettait également de diminuer les émissions de méthane. Ainsi en se nourrissant de la sorte, les vaches rejettent moins de méthane, on observe une diminution de plus de 15 %, et la production de lait et de viande qui en découle est de meilleure qualité pour l’homme qui les consomme.

J’apprécie la démarche de l’association Bleu-Blanc-Cœur qui prône le rééquilibrage de l’alimentation et des conditions de vie des animaux. Grâce à leur action, ils défendent également notre environnement et la biodiversité de nos paysages. Grâce à eux, on voit réapparaître des cultures qui avaient disparues de nos champs (herbe, lin, luzerne, lupin, sarrasin…) qui, au lieu d’assécher les sols, contribuent à les restaurer. En effet, le lin par exemple nécessite peu d’engrais et est une excellente tête d’assolement. Le sarrasin régénère les sols et la luzerne, quand à elle, est réputée pour préserver la qualité de l’eau.

En 2013, grâce au mode d’élevage des vaches Bleu-Blanc-Coeur, c’est plus de 12 000 tonnes de CO2 qui n’ont pas été rejetés dans l’atmosphère. Quand on sait qu’une tonne de CO2 équivaut à un an de chauffage au gaz dans un appartement de 3 pièces à Paris, ou que cela équivaut à plus de 95 millions de kilomètres de voiture, on se rapproche de mesures efficaces pour lutter contre le réchauffement climatique ! Mais qui va tenir compte de ces évidences ? Les lobbys sont tellement puissants ! Sur 15 millions d’hectares de terres cultivées en France, les neufs dixièmes sont attribués aux monocultures telles que le blé, le soja, le maïs… Toutes ces monocultures qui appauvrissent les sols, réchauffent le climat, engraissent nos vaches, nos cochons et nos poulets et altèrent notre santé…

À savoir que l’association Bleu-Blanc-Cœur est devenue la première démarche d’intérêt environnementale reconnue en 2011 par l’État français et validée en 2012 par les Nations Unies pour la prévention du réchauffement climatique. En avez-vous entendu parler ?

PEUT-ON ENCORE MANGER DES PRODUITS LAITIERS ?

Je vais vous répondre avec une réponse de Normand : ni oui, ni non, cela dépend.

Si vous êtes atteint d’une maladie auto-immune, si vous avez du surpoids, si vous avez des douleurs chroniques, si vous êtes fatigué, si vous avez des problèmes hormonaux, si vous avez des problèmes digestifs, je vous conseille d’éliminer pendant plusieurs mois tous les produits laitiers. Qu’ils soient de vaches, de brebis ou de chèvre. Ce n’est que quand vous aurez retrouvé de la vitalité et que vous serez sorti de vos maladies ou de vos douleurs, que vous pourrez en reprendre, mais plus jamais comme avant ! On a bien compris, à travers cette étude, que la nourriture des vaches influence considérablement notre santé. Donc quand vous tenterez de consommer à nouveau des produits laitiers, je vous conseille de repérer leur provenance et de vous fier aux labels tels que Bleu-Blanc-Cœur, ou prendre des marques telles que Bernard Gaborit qui élève ses animaux en respectant leur mode de vie et leur nourriture.

En revanche, si vous êtes en forme, que vous avez une bonne flore intestinale et que vous voulez rester en bonne santé, je vous conseille de ne consommer que des produits laitiers issus d’élevages irréprochables comme cité ci-dessus et de ne pas en consommer tous les jours.

En effet, les laitages contiennent des acides gras saturés qui, consommés avec modération, participent à des fonctions essentielles dans la cellule comme l’acétylation des protéines et peuvent jouer un rôle déterminant dans la prévention des maladies cardio-vasculaires et du syndrome métabolique. Vous trouvez également dans le beurre cru, surtout de printemps, de la vitamine A très assimilable ! Attention ce beurre ne doit pas être pasteurisé. Lisez bien les étiquettes. Une ou 2 fois par semaine un peu de ce beurre cru ne peut que vous faire du bien. Pour les allergiques, il vous suffit de clarifier le beurre ce qui élimine la caséine et le lactose. Mais j’ai bien dit à dose raisonnable !

Après cet article, vous ne pourrez plus acheter votre lait ou votre fromage sans vous préoccuper de leur origine et il en est ainsi pour tout ce que vous consommez. « Votre corps est un temple, n’y faites pas entrer n’importent quoi! » nous disait le docteur Catherine Kousmine il y a plus de 60 ans!

Marion Kaplan

Pour en savoir plus :

www.bleu-blanc–cœur.org Téléphone: 02 99 97 60 54

Paléobiotique aux éditions Thierry Souccar

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