15 / 01 / 2016

Les incroyables vertus des jus de plantes sauvages

Nous connaissons tous les vertus des jus de fruits et à présent des jus de légumes. Que diriez-vous d’y ajouter des plantes sauvages ? Il se pourrait bien que votre corps vous dise merci car leur apport semble particulièrement intéressant. Florence Laporte est guide de randonnée et anime des stages et des formations sur internet. Cette passionnée d’arbres et de plantes a découvert leurs vertus à travers le soin apporté aux animaux. Petit à petit, elle s’est penché sur les aspects positifs des productions de la nature sur l’humain et a créé une association pour faire découvrir les plantes au plus grand nombre.

Lorsque l’on parle de plantes sauvages, il n’est pas simple pour chacun de nous de savoir quelles plantes choisir et comment les utiliser ?

Florence Laporte : Nous ne pouvons pas faire n’importe quoi. C’est juste notre manque de connaissance qui fait quelquefois que nous n’arrivons pas à trouver ce dont nous avons besoin dans la nature. Il est important de savoir reconnaître les plantes sauvages avec certitude. En se concentrant sur les plantes les plus communes comme l'ortie, le pissenlit ou le plantin, c’est relativement facile. Vous n’êtes pas obligés de vous occuper des plantes rares. Il faut juste être sûr et apprendre à ne pas les confondre. Il est important aussi de connaître la partie de la plante que nous allons utiliser car certaines peuvent être toxiques.

Il y a des règles à savoir ?

Les cueillir dans un endroit à l’abri des pollutions et de produits toxiques. Ne pas les conserver dans un sac en plastique. Quelques heures suffisent pour une transformation chimique. Il y a des règles de base que l’on découvre sur le terrain ou lors de stages spécifiques. Il ne faut surtout pas jouer les apprentis sorciers.

Utiliser les plantes sauvages c’est véritablement accessible à tout le monde ?

Oui à la condition que chacun fasse l’effort d’aller sur le terrain accompagné d’associations ou de professionnels spécialistes dans ce domaine pour acquérir des bases solides sur ce que l’on nomme « mauvaises herbes » et qui poussent aussi dans nos jardins.

Quelles sont les vertus des plantes sauvages ?

Nous en découvrons encore. Ce qui est amusant et passionnant c’est de voir aujourd’hui des scientifiques confirmer des propriétés que nous connaissons depuis longtemps. Parler de leurs vertus en quelques mots c’est compliqué. Mais ce que l’on peut déjà leur reconnaître c’est que sur le plan nutritif, ce sont des plantes beaucoup plus riches que celles que l’on cultive même en bio culture. C’est une source extraordinaire de vitamines, d’oligo éléments, d’antioxydants ou d’enzymes. Par exemple une étude a été réalisée en Allemagne autour de la vitamine C comparant 20 légumes et 20 Plantes sauvages choisis un peu au hasard. La moyenne en Vitamine C pour les 20 légumes était de 47 mg pour 100 g et celle des plantes sauvages était de 209 mg pour 100 g. Il y a malheureusement peu d’études réalisées sur les valeurs alimentaires des plantes sauvages car il n’y a pas là une manne financière suffisamment intéressante pour les laboratoires. Pourtant lorsque l’on fait des études sur l’ortie ou le pissenlit, par exemple, c’est assez incroyable de constater leurs valeurs alimentaires.

Peut-on dire que la façon idéale de les consommer, c’est le jus ?

Je ne dirais pas ça, car cela dépend de chacun. Par contre le jus peut être un bon moyen de consommer des plantes sauvages.

Lesquelles peut-on utiliser plus particulièrement en jus à l’extracteur ?

L’ortie ne fait pas beaucoup de jus, mais en même temps, il est tellement concentré que c’est largement suffisant. Ensuite vous pouvez consommer sans problème le pissenlit, le plantin, le chardon. Vous trouvez des plantes moins connues mais tout aussi intéressantes en jus comme la mauve, la bourrache ou la consoude. Toutes les plantes comestibles, à condition qu’elles le soient crues, seront consommables en jus. Ensuite c’est une question de goût. Certaines sont très fortes en saveurs et peuvent être dérangeantes voire détonantes. Elles sont à utiliser en petite quantité. Il faut démarrer doucement et suivre son intuition une fois que vous maîtrisez la nature même des plantes.

Lorsque l’on parle du chardon ou encore du pissenlit, quelle partie utilise-t-on pour faire un jus ?

Le pissenlit se met intégralement dans l’extracteur de jus, y compris la racine qui est amer mais excellente pour la santé. Par expérience pour le chardon, je n’ai mis que les tiges et les feuilles. La fleur est tellement sèche qu’elle ne rendrait aucun jus. Nous pourrions mettre la racine car c’est ce qui se consomme dans le chardon. Avec ces plantes très riches en silice, il est impératif de couper les tiges en morceaux pour éviter un bourrage dans l’extracteur. Il est conseillé de les mélanger avec des fruits juteux. Nous ne faisons pas un pur jus de plantes sauvages (ou alors il faut vraiment être un puriste) car le goût est très particulier et demande une habitude.

L’utilisation des plantes sauvages a une utilité particulièrement détoxifiante ?

La plupart des plantes sauvages permettent effectivement de se nettoyer. Ensuite je vous engage à vous renseigner sur les propriétés précises de chaque plante. Ce qui est intéressant avec les plantes sauvages c’est que l’on peut associer un nettoyage détoxifiant et une forte reminéralisation avec certaines autres. Cela évite l’effet de fatigue que l’on peut ressentir par exemple avec la prise de plantes diurétiques. Les plantes très connues comme l’ortie et le pissenlit sont dépuratives mais tout à la fois reminéralisantes.

A quelle fréquence faudrait-il consommer les plantes sauvages pour qu’elles soient efficaces ?

Pour un entretien de sa santé, vous pouvez en consommer un peu chaque jour lorsque vous en avez l’occasion. Pour une cure comme la détoxification ou le nettoyage du foi, c’est une période de consommation quotidienne sur 21 jours. Toutefois, si vous débutez l’utilisation des plantes sauvages, il faut y allez doucement car votre organisme n’est pas habitué à ce type de produit et peut réagir assez fortement à une consommation intense.

Y’a-t-il toutefois des contre-indications à leur consommation ?

Il n’y a généralement pas de contre-indication à la consommation de plantes sauvages. Mais cela fait aussi parti des connaissances à avoir car il peut être déconseillé pour certaines maladies précises comme le réglisse pour l'hypertension. Il est donc là encore primordial de se renseigner sur chaque plante à savoir si elle vous convient totalement. Il y a beaucoup de réserves concernant les femmes enceintes.

Interview réalisée par Florent Lamiaux

Pour en savoir +: http://www.plantessauvages.fr

Pour les formations : http://www.aubonheurdesplantes.net

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