10 / 05 / 2023
Comprendre d’où l’on vient : les trames de votre arbre généalogique, une géniale logique !
Pourquoi chercher à comprendre ses origines
Pour grandir. Car un être humain a besoin de savoir d’où il vient. Pour se former. Car il a besoin d’être informé. Pourquoi parler d’arbre « généalogique » et enquêter sur l’histoire de son Passé, à l’image d’un détective ? La graine est à l’origine de l’arbre, par analogie, la graine de notre passé est à l’origine de nos racines et donc de notre avenir.
De quoi se composent nos racines ?
L’empreinte de nos racines est un amalgame des vécus familiaux sur plusieurs générations coloré :
– par l’état d’esprit de nos parents au moment de la conception ;
– par le ressenti de la vie intra-utérine ;
– par le scénario notre naissance ;
– ainsi que par la qualité d’accueil et l’ambiance familiale au moment de notre naissance.
Ce sont toutes ces informations qui colorent notre personnalité et qui influenceront notre destinée. Le passé est un filtre au travers duquel passent toutes nos pensées et toutes nos actions. L’apparition de souffrances physiques ou psychiques sera un signal d’alarme à ne pas négliger. En fouillant ainsi dans notre filiation familiale, nous apprendrons à comprendre les méandres de notre personnalité. À méconnaître notre « histoire familiale », nous en restons captifs. La lumière vient de notre degré de conscience. Elle fera office de guide. Si nous n’effaçons pas les esquisses du passé, l’avenir s’accomplira sur l’élan du passé, à l’image des saisons qui se répètent. Ainsi, notre avenir, au lieu de venir de l’avenir, viendra du passé. Donc notre avenir, c’est notre passé !
Il ne faut plus subir les événements mais arriver à les dépasser et à exorciser les plus douloureux, en reconnaissant notre responsabilité dans ce qui nous est arrivé. Nous sortons alors de l’état de victime de l’événement et nous pouvons, en reconnaissant et en interprétant ce qui s’est passé, le regarder autrement, comprendre et le mettre définitivement dans la trappe du passé. Volonté et persévérance devront nous accompagner au cours de cette « rééducation ».
Les réactions physiques, les rêves et les événements que nous rencontrerons seront de précieux renseignements dans notre travail de cicatrisation. L’évolution de l’être humain s’est modifiée depuis son origine. Aujourd’hui, en ce début de XXIe siècle, nous sommes à la croisée des chemins dans l’évolution de l’humanité, pour passer à un autre plan de conscience. Si Freud, Adler, Jung et tant d’autres ont soulevé le voile de l’Inconscient, la découverte de notre passé, grâce à l’arbre généalogique, est une aide bien précieuse, pour nous permettre de trouver « notre appartenance ».
Plus les racines de l’arbre sont profondes, plus l’arbre peut prendre de la hauteur. Nous sommes tous issus d’une famille ou d’un clan. À nous de trouver son fonctionnement et de localiser son ombre (ces « choses » dont nous n’avons pas conscience). Notre libre arbitre fera le reste. C’est-à-dire, le choix d’accepter cette ombre et de la traverser ou d’accuser les autres des événements qui nous arrivent.
Que veut dire « transgénérationnel » ?
Ce sont des mémoires inconscientes transmises de génération en génération. Les couches familiales représentées par les quatre générations – de l’enfant à ses arrière-grands-parents – doivent être différenciées afin de ne pas rester aliéné à l’une d’elles. Ces couches constituent, néanmoins, le limon où nous pouvons puiser notre force et notre potentiel. La force de nos ancêtres est en nous ! Les liens « transgénérationnels » sont des liens de sang, donc des liens avec la Vie. L’étude de l’arbre permet de mieux comprendre ces liens.
L’arbre généalogique : un outil merveilleux
Le symbole de l’arbre est intéressant. Jung en parle souvent comme participant à la construction de notre « soi », de notre « être » dans sa totalité. L’arbre est un élément de construction et de verticalité. C’est une réalité physique. Travailler sur son arbre est un acte d’amour Cette démarche célèbre les retrouvailles avec nos ancêtres. Elle donne du sens à notre vie. La représentation symbolique de l’arbre généalogique offre des pistes susceptibles de nous amener au cœur de notre identité. Cet arbre avec son tronc et ses branches nous permet de reconnaître que nous sommes nés de parents et que, sans la rencontre de cet homme et de cette femme, nous ne serions pas là. Ce travail sur l’arbre commence toujours par une reconnaissance de notre filiation. Avant nos parents, il y avait nos grands-parents, nos arrière-grands-parents et ainsi de suite… Cette recherche sur l’inconscient familial permet de saisir le sens des transmissions, le sens des répétitions et que parfois un secret peut en cacher un autre…
À quel moment faut-il travailler sur son arbre ?
Il peut être un cadeau de naissance très utile pour les parents et les enfants. Dans l’enfance, au cours de son entrée dans le monde social, à l’école primaire, il est intéressant de présenter « l’arbre familial » à son enfant. L’âge de raison est un âge où des questions sur les origines peuvent surgir. À la puberté, moment de bouleversements physiques et émotionnels, l’apport de l’arbre peut aider l’adolescent à prendre contact avec ses racines et à se situer. « Je suis unique et j’ai une place », même si je suis orphelin ou abandonné. C’est l’occasion de lui expliquer la différence entre les drames ou difficultés vécus par un membre de la famille en particulier et l’ensemble de l’énergie familiale, qui peut être un support très utile. Par exemple, pour les enfants de familles recomposées ou les enfants adoptés, la découverte des deux arbres (famille biologique et famille adoptive) peut être très constructive, voire déterminante. À n’importe quel moment de notre vie où, à la croisée des chemins, nous recherchons un sens à notre existence ou des repères à notre vie, l’arbre trouve toute son importance. Cette enquête nécessite de collecter des informations. Au cours de cette démarche, il n’est pas rare de vivre alors des « coïncidences chargées de sens » avec des histoires cachées de l’arbre, car nous ébranlons la trame familiale. C’est ce que Jung appelle la « synchronicité ». Il est alors utile de noter son ressenti afin de travailler ensuite sur les émotions qui émergeront de cette reconnexion avec le disque dur de l’arbre.
L’assimilation de la chronologie des événements de l’arbre modifiera notre perception de l’espace et du temps. Donc de notre ancrage.
La construction de l’arbre généalogique
De quoi avons-nous besoin ? Des prénoms et noms, des dates de naissance et de conception, des dates de mariage et de décès, des maladies, des lieux de naissance, des déménagements, du niveau social des familles, des affiliations religieuses et politiques, de la composition familiale, de notre place dans la fratrie…
Il y a deux sortes d’arbre :
- L’arbre-ramure : les générations descendent les branches. Il y a un appel vers le haut. Ce mouvement ascensionnel permet de trouver et de construire une sécurité avec l’aide de ses ancêtres.
- L’arbre-racines : les générations montent des racines vers le tronc, à l’image de la sève : la perception d’enracinement est visuelle.
En observant l’arbre, il y aura la branche paternelle et la branche maternelle, et l’on est bien souvent frappé par l’effet miroir et les concordances entre les deux branches familiales. Chacun des deux parents exerce un rôle bien défini. La mère, dont la représentation symbolique est la lune, est en relation avec le féminin, avec les valeurs, la sécurité, la nourriture et l’affectif. Le ventre de maman (cette matrice) est la première maison que l’enfant habite. Le symbole de la mère est synonyme de base et de socle à partir duquel l’enfant va grandir, grâce à l’énergie structurante du père. Le père, dont la représentation symbolique est le soleil, est en relation avec le masculin, et la faculté de communiquer vers l’extérieur. Il est l’épée qui coupe le cordon ombilical. Le symbole du père est synonyme de structure permettant l’accès à la verticalité, grâce aux valeurs matricielles de la mère.
Les parents ne se rencontrent pas par hasard. Une fois unis, ils deviennent les parois d’un entonnoir dans lequel les histoires de deux familles vont se déverser et se fondre dans la première cellule de conception. La rencontre de cet homme et de cette femme est toujours une « possibilité » de cicatriser les blessures de l’arbre.
Cet héritage parental se compose donc :
– de la relation que notre mère a perçue et vécue avec sa propre mère, colorée du regard et de l’attention de son père ;
– de la relation que notre père a eue avec son propre père, nourrie de l’affection et de la tendresse de sa mère ;
– de l’inné familial, qui est le « vécu » d’une génération inscrit dans l’hérédité à la génération suivante. Cet inné a une influence sur notre corps et notre santé morale et physique.
Les grands-parents
Ils façonnent fortement le tempérament et la personnalité. L’héritage de leur créativité, de leur réussite et de leurs talents va nourrir directement le caractère de l’enfant, tandis que l’héritage de leurs drames et souffrances polluera cette hérédité, le temps d’être détecté et dépassé. Rendre à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu… Ainsi, on ne risque pas de s’identifier par loyauté ou fidélité à la représentation d’un membre de la famille auquel on souhaite inconsciemment être conforme.
Les arrière-grands-parents
Le vécu de cette génération a des répercussions inconscientes qui peuvent laisser des empreintes au niveau du corps physique ou psychique (origine de bien de somatisations).
Notre place dans la fratrie
Dans l’analyse de l’arbre, le rang que nous occupons est important. Le premier-né bénéficie du droit d’aînesse. Il hérite du vécu des pères, grands-pères et arrière- grands-pères. Il est la nouvelle locomotive du train familial. Ce numéro un est également coloré par la perception de reconnaissance affective et sociale que ses parents vivaient à cette période.
Le deuxième hérite des valeurs du clan. Le vécu de « ces valeurs » par les mères, grand-mères et arrière–grand-mères est à prendre en compte pour comprendre les besoins de cet enfant. La manière dont les parents auront réalisé leurs idéaux et leurs projets seront la flèche de l’arc de l’évolution d’un numéro deux. Le troisième est l’enfant qui aura besoin de bousculer les choses, de casser avec les vieux schémas, car au départ, plus que les autres enfants, l’empreinte de l’identité des parents est forte.
Dans cette grille de lecture, les trois premiers enfants sont très marqués par des éléments physiques, les trois suivants viendront se placer sous les numéros un, deux et trois mais d’une manière plus virtuelle, les trois suivants, d’une manière plus symbolique et les trois derniers, d’une manière plus imaginaire. Il sera intéressant de noter, en travaillant sur son arbre, quelles sont les personnes ayant le même rang que nous.
Les prénoms
Le prénom que l’on porte est-il déjà présent dans l’arbre ? Si oui, quel a été le vécu de cette personne ? Après le décès d’un enfant, il arrive parfois que les parents donnent le même prénom à l’enfant suivant afin de ne pas « oublier »… Quelle est l’origine de ce prénom ?
La date de naissance
Cette date peut déjà exister dans l’arbre comme date de naissance, date de mariage ou date de décès, date de faillite, date de guerre, date de massacre (par exemple le 24 août - la Saint- Barthélemy). La date de naissance peut correspondre à la date de conception d’un de nos ancêtres, ou sa date de naissance peut correspondre à notre date de conception.
Les migrations
De quel pays viennent les aïeux et pour quelle raison ont-ils quitté leur pays d’origine ? Choix ou non-choix ?
À chaque arbre son histoire
Chaque arbre est unique, car nous sommes uniques. Il y a des arbres bien différents, certains sont plus riches et plus colorés que d’autres. Il y a des arbres muets, des arbres sans nom, pour les personnes nées sous X. Il y a les deux arbres des enfants adoptés : l’arbre de la famille biologique et celui de la famille adoptive. Il y a les arbres modifiés des familles recomposées. L’arbre s’adapte toujours à la singularité de chaque histoire, et que l’on choisisse
« l’arbreramure » qui prend appui sur ce qui se voit et vers lequel on tend les bras ou que l’on choisisse « l’arbre-racines » qui prend appui sur ce qui se sent sous la terre, sur la force des racines, il faut partir de soi pour aller vers les parents, puis les grands-parents, voire les arrière-grands-parents. Ce travail est très symbolique. Le symbole permet de retrouver l’unité. Le symbole est une clé pour ouvrir la porte des secrets. Le symbole rend visible ce qui est invisible. Pour illustrer nos propos, voici l’histoire de Joseph. Joseph naît à Prague le 6 mai 1902. Il est l’enfant du milieu, coincé entre un frère aîné et une soeur cadette. Le défi de Joseph est de trouver sa place. Sa mère, Aléna, était du 15 août, deuxième fille d’une fratrie de quatre. De par sa conception, Joseph est lié à sa mère. Les natifs du mois de mai sont conçus au mois d’août. Ses premières cellules ont été colorées par le vécu d’Aléna (besoin de reconnaissance et importance de l’image paternelle). Joseph va donc hériter et réagir comme Aléna. En tant que numéro deux, les valeurs, le vécu des femmes de la famille influenceront sa perception matérielle, sans oublier la nécessité de réaliser ses idéaux. Son père était employé des chemins de fer de l’Empire austro-hongrois (métier lié au déplacement). Au cours de la guerre 14-18, il est envoyé avec son fils aîné sur le front russe. Pendant son absence, Joseph sert de support familial. La guerre finie, les soldats reviennent au compte-gouttes. Une « fausse information » répand la nouvelle de la disparition du régiment dans lequel se trouvait le père de Joseph. Le cœur d’Aléna lâche dans les bras de Joseph, en lui faisant promettre de s’occuper de sa famille (une opportunité pour Joseph d’être reconnu, d’avoir une place et de réaliser un idéal). Les émotions et le stress de cette nouvelle eurent raison de sa vie. Aléna avait 50 ans.
Entre les deux guerres, la période est difficile dans cette partie de l’Europe centrale. On ne trouve pas facilement du travail. Les places sont rares ! Ce qui va obliger Joseph à quitter Vienne (où il avait fait ses études) pour trouver du travail ailleurs (déplacement pour travailler). Il immigre en Belgique où il devra se faire une nouvelle place. Il a 22 ans. Un numéro deux sait intérieurement que, pour réaliser son idéal, il a besoin de matière. Il s’installe à Bruxelles. Il y rencontre sa femme (née comme par hasard un 12 août : période anniversaire de sa mère Aléna). Joseph a passé toute sa vie à travailler pour les autres : par loyauté familiale. Vers 50 ans, de « fausses informations » lui font perdre son travail dans l’automobile (sa place). Il n’arrivera jamais à surmonter cette perte (en résonance avec la perte de sa mère). Peu de temps après, il décède d’une crise cardiaque (comme sa mère). Sans travail, on ne sert plus à grand-chose. Joseph n’est plus capable de réaliser les dernières volontés de sa mère. Il laisse la place…
Joseph a eu deux enfants. Sa fille numéro deux s’appelle Aléna, comme sa grand-mère paternelle. Née en avril donc conçue en juillet, elle doit de ce fait agir pour trouver son identité et couper avec les schémas des femmes de la famille. Dès l’enfance, elle se sent investie de « porter » les autres. À 22 ans, elle suit son mari aux États-Unis pour des raisons professionnelles. Pour l’anecdote, le mari est né au mois de mai comme Joseph !
Il perdra son travail lorsqu’Aléna arrive à la cinquantaine. Les circonstances du licenciement n’ont jamais été claires, mais Aléna et son mari ne le vivront pas de la même manière que Joseph et Aléna. Dans l’arbre, les grands-parents influencent notre personnalité de différentes manières, mais notre conscience et notre libre arbitre peuvent, à l’image d’un détective, nous pousser à une introspection et à un dépassement des « jeux » du passé. Au cours de leur vie, leurs réflexions et leurs recherches les ont amenés à investiguer leur passé et à essayer de retrouver leurs racines. Ils en ont compris les enchaînements et ont mis le doigt sur les répétitions automatiques. Aléna a pris conscience de ses valeurs familiales en les dissociant des blessures et des souffrances de sa grand-mère. Elle a pu couper le cordon qui la reliait à la trame familiale. Elle a fait la part des choses, entre son propre vécu et l’ensemble des valeurs de sa famille.
Oui, on peut être travailleur et reconnu sans se sacrifier. Oui, on peut vivre dans un environnement difficile ou hostile, sans pour cela se laisser happer par le stress et les émotions et perdre sa place. Oui, on peut être idéaliste et rester dans la réalité afin de ne pas rêver sa vie mais incarner ses rêves. Il est important, pour un adulte, de connaître les histoires familiales sur plusieurs générations et surtout d’avoir connaissance de la manière dont ces générations les ont vécues, car, dès notre conception, nous sommes marqués par les empreintes des histoires restées en souffrance, celles qui n’ont pas été assimilées. Ne laissons plus « ces histoires passées » émerger dans nos vies.
Il n’est jamais trop tard pour se mettre à étudier cette géniale logique !
Extrait du livre "Mes 10 commandements de santé" de Marion Kaplan
"Quatrième commandement : Comprendre d’où l’on vient : les trames de votre arbre généalogique, une géniale logique !"
PODCAST : D’après Christian Flèche et pour en faire un vulgaire résumé, nous tombons malades lorsque nous faisons un refus de la réalité. Mais de quelle réalité parlons-nous ? Chacun n’a-t-il pas une réalité différente ? Nous sommes malades… Mais de quoi sommes-nous malades ? Christian Flèche, Psycho-bio-thérapeuthe, directeur pédagogique de l’Ecole Française du Décodage Biologique et de l’école internationale de Décodage biologique, fondateur depuis 1994 du Décodage biologique, nous plonge dans les méandres de cette réalité qui nous prouve qu’une chose, c’est qu’en modifiant notre perception du monde, il nous est possible d’aller beaucoup mieux…